mardi 11 décembre 2012

Iguan - Marche ou crève

Marche ou crève
par Iguan / Beat de Dj Rhum'1

nous étions à peu près cent, réunis ce matin là
le froid nous glaçait l' sang, le vent fouettait les arbres
couvrant les voix le bruit des pas pressants des soldats
arrivant pour nous tenir compagnie pendant notre exploit
la tension était palpable, le but?
RendrE fiers maman et papa, bien sur
on savait qu'un seul ne s'en tirerait qu'avec des blessures
car cette longue marche sans tir aurait, un coté absurde
let's go, courage et force dès le départ
des petits groupes se forment, certains gars font bande à part
qui se ressemble s'assemble, donc là, on peut voir
des bons avec des braves, des cons avec des bâtards
bavard, ne rime pas avec endurance
à boire à volonté, c'est notre unique ambulance
on a rien contrE les crampes dans les ch'villes et dans les jambes
juste un casse croute dans l' sac, pour se prév'nir des carences
nous marchons depuis des heures la pluie est entrée dans la danse
les avertiss'ments pleuvent, 25 se sont fait descendre
il y en a qui pleurent, car maint'nant ils ont compris
que cette douleur aux pieds , mettrai fin à leurs soucis
à chaque village traversé, les riv'rains nous applaudissent
s'arrêter pour les r'mercier, représent'rai un gros risque
j'accepte tout d' même un baiser, d'une pulpeuse fanatique
tout en avançant douc'ment à reculons sur le fil
ceux qui s'en sont écarté, qui ont tenté de fuir
ont terminé la course la face contrE le sol humide
c' n'est pas vraiment une surprise, ils connaissaient les règles
aucune pitié tel un esclavagiste avec son nègre
la victoire, c'est le trésor du colonel
avoir une vie de star, réaliser ses rêves
mais moi je veux juste prouver aux autres et à moi même
que je vaux beaucoup plus, que les fermiers de mon bled
nous ne sommes plus qu'une dizaine, à suivre encore les rails
bientôt le bout du tunnel je n' tiendrai pas d'avantage
mes yeux se ferment sans que je ne leur en ai donné l'ordre
je rejoindrai les cieux si c'est le sommeil qui l'emporte
3 journées et 2 nuits, que mes musclEs me portent
je serre fort mon gris gris, une petite bouclE d'or
une mèche appartenant à celle qui m'a promis l'amour
au delà de la peur de la mort d'une erreur de parcours
je sens ma conscience partir je n' peux pas finir par terre
je n' veux pas être un looser je voudrais être un bon père
j'ai dis que j' gagnerai, et je n' suis pas un menteur
conçu pour durer, comme aurait dit un vendeur
le cerveau mal oxygéné j' me mets à parler tout seul
à présent j'avance au radar parc' que je perds la boussole
je titube, j'ai atteins mes dernières limites
je trébuche, je suis si bien je me sens vide

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